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Les habitués l'appelent l'Eglise de la porte Dorée. Son nom officiel est l'Eglise évangélique rencontre espérance. Elle n'appartient pas à la Fédération protestante de France. C'est l'une des rares "méga-churches" à la française, qui attire un large public fidèle sur le modèle américain. Chaque dimanche matin, autour de 800 personnes se pressent dans cet ancien cinéma transformé en lieu de culte, situé avenue Daumesnil, dans le 12e arrondissement de Paris. En plus du culte principal, deux autres services sont organisés le samedi soir et le dimanche après-midi, permettant à encore plus de gens de célébrer ensemble.

La scène, métamorphosée en un podium vibrant, accueille un orchestre jazzy qui fait vibrer l'assemblée avec des mélodies entraînantes, mettant en lumière des instruments variés tels que le piano droit et les cuivres qui ajoutent une touche festive. Les paroissiens, bien préparés pour l'événement, apportent avec eux leurs carnets de chants colorés et leur Bible bien-aimée. Ici, la passion pour la musique et le chant règne en maître. Pour annoncer un chant ou faire référence à un verset de la Bible, l'animateur se fait entendre avec un enthousiasme palpable. "Numéro 45 !", s'exclame-t-il. Et, sans attendre, toutes les voix s'unissent dans un puissant chœur, entonnant ensemble l'hymne numéro 45. "Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien..." Échos des voix résonnent dans l'espace avec ferveur.

L'assistance, pour une grande part, se compose de fidèles d'origine africaine et antillaise. Nombreuses sont les femmes vêtues avec soin, portant des mantilles noires ou des foulards clairs élégamment noués sous le menton. Cette tradition s'inspire des paroles de Saint Paul, qui, dans la première Epître aux Corinthiens, chapitre XI, versets 2 à 16, évoque le fait que les femmes doivent se couvrir la tête en assemblée, marquant ainsi un respect et une dévotion envers les préceptes divins.

Une imposante urne en bois, circulant parmi les rangées de chaises, invite les fidèles à y déposer leurs offrandes sous forme d'enveloppes contenant chèques ou billets, témoignages de leur générosité. "Que Dieu bénisse ceux qui ont donné !", s'exclame le pasteur depuis le podium, avec une voix empreinte de gratitude. Prêt à captiver son public, le prédicateur ajuste le micro autour de son cou, se libérant ainsi pour se mouvoir autour du pupitre, haranguant l'assemblée dans toutes les directions. "Psaume 38, verset 19 !", lance-t-il avec conviction. "Je reconnais mon iniquité, Je suis dans la crainte à cause de mon péché", nous rappelle le roi David. Le pasteur engage alors un commentaire, partageant son interprétation : "Frères et soeurs, il y a un combat. La nature humaine est tordue. Le monde hait Jésus. En nous aussi, il y a un combat. Un conflit entre l'homme nouveau, qui est droit, et l'homme ancien, qui est tordu. N'est-ce pas, frères et soeurs ?" Amen ! Alléluia !, répond le public avec une ferveur palpable.

"Mais Dieu, du haut du ciel, observe chaque homme, reprend le pasteur avec une intensité croissante. Il faut lui obéir. Sinon, il nous corrige comme un père avec ses enfants, pour notre bien.

- ­ Amen !

"Et maintenant, Galates 2,9. Paul nous dit que les apôtres sont les colonnes de l'Eglise. C'est un fait que la vérité vacille dans ce monde. Seule l'Eglise demeure dans la vérité. Est-ce que vous vous considérez comme faisant partie de la vraie Eglise, mes chers frères et soeurs ?"

-" Oui !", répond l'assemblée de concert, unie dans la foi.

Après la prédication, vient le moment tant attendu de "l'adoration". Un à un, des fidèles se lèvent, émus, et commencent à louer le Seigneur avec des voix vibrantes. Soudain, une femme s'élève, sa voix portante résonne dans l'espace, proférant des paroles mystérieuses et incompréhensibles, enveloppées de sonorités étranges. Cela évoque des langages d'origines lointaines. Le pasteur, avec une assurance rassurante, prend la parole : "Notre soeur vient de parler en langues. C'est un charisme de l'Esprit-Saint, un don de prophétie, une manifestation de la puissance divine. Maintenant, un frère va interpréter ce qu'elle vient de dire." Un des hommes installés sur la tribune s'avance avec un micro. "Voici ce que nous révèle le Seigneur aujourd'hui à travers notre soeur : "Ne crois-tu pas que j'ai la solution à ton problème ? Fais-moi confiance. La réponse se trouve en Jésus-Christ."" Le pasteur scelle la célébration en remerciant Dieu. "Merci, Seigneur. Tu nous as parlé en ce jour. Tu nous as apporté du réconfort et de la joie." "Amen ! Alléluia !"

Xavier Ternisien

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