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« Nassima », « Inès »... Un prénom suffit à Brahim pour ajouter des inconnues sur Snap. Ce n’est pas pour autant que le feeling passe avec les filles. Chaque ajout est un risque, un jeu de poker où il faut bluffer et parfois se retrouver avec une main perdante.

Selon moi, il y a quatre manières d’avoir des meufs sur Snap. Premièrement : tu croises une fille dans la rue, tu prends ton courage à deux mains et tu lui demandes de t'ajouter. C’est direct, mais ça peut être très intimidant. Deuxièmement : tu demandes à tes potes de te donner les pseudos Snap de leurs amis célibataires afin de multiplier tes chances. Troisièmement : un ami à toi met une fille en Story (avec son pseudo) et tu n’hésites pas à l’ajouter dans la foulée, il faut saisir l’opportunité. Mais la quatrième technique, celle de la barre de recherche, est vraiment celle que je préfère et qui me donne un rush d'adrénaline.

Quand je ne suis pas en couple, avec mes amis, on se lance dans une chasse aux profils sur Snap en fonction de leur prénom. Ça a commencé comme un défi entre potes, un délire qui nous amuse et il s'est rapidement transformé en une manière amusante de rencontrer des filles. Ça peut fonctionner sur Insta, mais c’est bien mieux sur Snap. Sur Insta, tout est visible : à tout moment, on peut voir à qui tu es abonné et qui te suit. Il y a moins de mystère.

Je vais vous expliquer ma méthode : je me rends dans la barre de recherche de Snap et je choisis un nom au hasard. Il y a deux mois, je suis parti taper « Nassima » et « Inès ». J’ai choisi ces prénoms en fonction de mes critères physiques — oui, il faut être honnête, l’apparence joue un rôle. Mais ça aurait aussi pu être « Lina » ou « Rania »… Je pourrais même essayer de chercher une « Clara » (vraiment, il y a des Clara qui sont canon !), mais en ce moment, je suis plutôt attiré par les filles maghrébines, ne nous mentons pas. Chacun a ses préférences, et moi j’essaie de rester ouvert, même si j’ai mes petits critères.

J’ajoute cinq profils, un peu au feeling

Une fois que j’ai choisi un prénom, j’ajoute environ cinq profils, un peu à l’instinct. Je ne me fie pas trop aux bitmoji (cet avatar personnalisable) car il y a des filles très belles qui ne les utilisent pas. Je ne les ajoute pas non plus en masse, parce que deux fois déjà, j'ai eu mon compte bloqué par Snap pour avoir trop ajouté de personnes. La galère ! J’avais dû récupérer mon profil via un site pour le débloquer. Mais revenons à ma méthode. Ce jour-là, c’était en février, j’ajoute cinq profils différents, et surprise, deux d’entre elles m’acceptent : une Inès et une Nassima.

J’ai commencé à faire connaissance avec les deux. Inès, elle, m’a demandé tout de suite : « On se connaît ? Comment tu m’as ajoutée ? » J’ai répondu : « J’ai utilisé l’ajout rapide. » C’était une petite astuce, mais honnêtement, je ne pouvais pas lui révéler toute la vérité ; sinon, elle m’aurait pris pour un mec un peu louche, non ? Après, on a commencé à discuter. Elle m’a envoyé une photo d’elle et moi aussi. Elle a lancé : « Ouais, ça va t’es pas mal ! » Elle était belle, c’était logique : brune, des lèvres pulpeuses qui captivèrent mon attention. Cependant, je n’ai pas osé lui demander si elle avait utilisé un filtre parce que je n’avais pas envie de mettre de l’ombre sur le moment ! Finalement, au bout de trois ou quatre jours, on a eu une conversation téléphonique. C’est bien mieux pour établir une connexion et entendre sa voix réelle.

Dans ma tête, j’étais en couple avec les deux

Nassima, elle, a immédiatement commencé à m’envoyer des vocaux, en mode : « Ouais, ça va ? Tu fais quoi ? D’où tu viens ? » Elle semblait bien plus à l’aise qu’Inès, même si elle avait une vibe un peu perchée. Dès le premier jour, elle m’a envoyé plusieurs photos d’elle. Comme Inès, elle avait des cheveux et des yeux noirs, semblait petite et avait la peau claire. À ses photos, j’ai répondu avec un simple « bien vu ! » pour la remercier, mais sans aller trop loin. Elle a eu l'air un peu déçue, pensant peut-être que je devrais lui faire plus de compliments.

« Préférer » une femme maghrébine, noire ou asiatique va au-delà des simples goûts personnels : cela peut être ce qu'on appelle de la fétichisation raciale. Dans son podcast À l’intersection, Anas Daif a exploré ce phénomène qui essentialise, objectifie et exotise les personnes issues de la diversité.

Mais ça fait partie de mes techniques d’approche : je ne dis jamais à une fille qu’elle est belle le premier jour car cela peut vite lui monter à la tête. Quand je les ajoute, je préfère les faire rire ou les taquiner sur leur façon de parler, sur leurs photos, ou leurs Stories. C’est la meilleure façon d’engager la discussion. Franchement, ce sont des canards, les gars qui ne font que distribuer des compliments. Et les filles, elles n’apprécient pas trop les canards. J’en ai fait l’expérience il y a deux ans avec une fille à qui j’avais envoyé des cœurs ; elle a dit à mon cousin que je manquais de fierté et de caractère.

Bref, durant plusieurs mois, j’ai continué à papoter avec elles. Avec Nassima de février à avril, et Inès de février jusqu’à mars. Nassima habitait dans le 11e à Paris, et Inès à Marseille. Dans ma tête, j’étais un peu en couple avec les deux, mais pour elles, je restais mystérieux. À moins qu’elles ne soient vraiment en train de suivre mes moves.

Au début, j’ai eu un petit coup de cœur pour Inès, car elle me plaisait davantage physiquement. Mais en passant du temps avec Nassima, j’ai finalement ressenti plus de feeling et de délires avec elle. De plus, elle vivait à Paris, ce qui était plus pratique pour se rencontrer et passer du temps ensemble.

J’ai voulu faire le Tony Montana mais je me suis pris un mur

En mars, j’ai eu mon premier date avec Nassima, place de la République. Je n’étais pas du tout stressé, juste impatient de la rencontrer en personne après un mois d’échanges virtuels sur Snap. À notre première rencontre, même si on était un peu gênés, elle n’était pas un fake, elle ressemblait exactement à ses photos. Elle portait un jean large et un haut noir. Moi, j’étais un peu moins sûr de moi que sur Snap, car ici, je n’avais pas la chance de réfléchir avant de parler. On s’est installés, on a mangé un MacDo, et on a discuté de tout et de rien ; elle m’a raconté des anecdotes sur sa vie. On avait le même délire en face à face que sur Snap. Heureusement, avoir parlé au téléphone pendant un mois avait déjà facilité la connexion et rendu le moment moins awkward.

Draguer un maximum de filles, éviter de jouer le « canard », et évaluer les filles entre elles sur leur physique… ça ne fait pas partie de la personnalité de Damien. Bien que cela soit la norme pour gagner le respect des gars de son collège.

Miniature de l'article "Entre mecs, c'est la fierté de savoir tchatcher les filles".

Actuellement, je ne parle plus à aucune des deux. Avec le temps, Nassima a pris un tournant et ses réponses sont devenues trop brèves et peu engageantes. On ne s’est jamais revus et on a décidé de mettre un terme à la communication. Quant à Inès, elle m’a bloqué sans raison apparente, un vrai mystère. J’ai tenté de jouer la carte du Tony Montana, mais au final, je me suis pris un mur en pleine face. J’ai laissé passer un peu de temps, puis j’ai refait appel à ma barre de recherche, cette fois-ci en retapant « Inès » et en ajoutant celles que je n’avais pas encore contactées la première fois. En vérité, j’ai un faible pour les Inès, je suis persuadé qu’un jour, je finirai par croiser la bonne.

Brahim, 16 ans, lycéen, Paris

Crédit photo © Snapchat / Unsplash // CC Jonas Leupe

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